Lente agonie en images satellites

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Lente agonie en images du Manoir d'Azelonde, manoir normand du XVème siècle

Les images prises par satellite qui vous sont présentées dans cette page (après retraitement) sont issues d'un des sites Internet de l'Institut Géographique National.

Le chiffre 1 en rouge mentionne la position du Manoir d'Azelonde ; le chiffre 2 en jaune mentionne la position du Temple protestant de Criquetot l'Esneval, construit en dehors du bourg initial. En partant du village de Criquetot, le chemin le plus court pour rejoindre le temple passe juste devant le Camp d'Azélonde. De même, lorsqu'on quitte le temple pour rejoindre Anglesqueville l'Esneval, vous êtes en vue de l'ex forteresse d'Azélonde sur la quasi totalité du chemin, puisque construite sur point haut. Ce qui explique de facto la position stratégique du Camp d'Azélonde, à l'époque des Guerres de Religions.

 

En cliquant sur chaque image, vous pouvez agrandir celle-ci. (faire marche arrière pour revenir à la page)

 

Le site du camp d'Azelonde vu par satellite de 1947 à 1999

 

Le Manoir d'Azelonde vu par satellite en 1947

 

Comme vous pouvez le constater sur cette vue, le manoir a survécu à la Seconde Guerre Mondiale. Ses environs immédiats donnent encore l'impression d'un manoir normand dans son parc, entouré d'arbres (fruitiers).

 

 

 

Le Manoir d'Azelonde vu par satellite en 1973

 

En 1973, les arbres ont certes disparu mais le Manoir d'Azelonde est encore bien là !

 

 

 

Le Manoir d'Azelonde vu par satellite en 1980

Vue satellite centrée sur le Camp d'Azelonde de forme ovale, entourée par un rideau d'arbre. Point géodésique le plus élevé de la région immédiate, le plus haut dans les environs se situant à proximité de Saint-Jouin-Bruneval / Cap d'Antifer, une vingtaine de kilomètre au nord-est.

 

 

 

Le Manoir d'Azelonde vu par satellite en 1982

Dernière vue satellite disponible du Manoir d'Azelonde en un seul morceau en mai 1982. Du 06 au 08 novembre 1982, une tempête océanique, encore classée dans les tempêtes remarquables par Météo France en 2021, balaie la France dans sa totalité et engendre des dégâts un peu partout.

 

 

 

 

Le Manoir d'Azelonde vu par satellite en 1985

 

Le 08 novembre 1982, la tempête qui fait rage depuis 2 jours dans le sud de la France atteint la Bretagne puis la Normandie. 133 km/h enregistré à la Pointe du Raz, 126 km/h au Cap de la Hève au Havre. La multiséculaire charpente n'y résiste pas et le Manoir d'Azelonde se retrouve sans toit en quelques heures.

 

 

 

Le Manoir d'Azelonde vu par satellite en 1994

 

9 ans plus tard, le temps et la météo normande ont effectué avec constance leur travail de sape. Seuls les murs du rez-de-chaussée sont encore à peu près debout ainsi que le pignon ouest.

 

 

 

 

Le Manoir d'Azelonde vu par satellite en 1999

 

1999 : 12 ans plus tard, feu le Manoir d'Azelonde appartient dorénavant au passé.

 

 

 

L'objectif de cette page est juste d'attirer l'attention de mes visiteurs sur les lieux historiques multiples et variés que nous côtoyons quotidiennement en Normandie, comme dans d'autres Régions de France, sans même le savoir, sans même avoir conscience que cet endroit précis était autrefois stratégique. Stratégique quelque soit la raison : politique, géodésique, géographique, économique, religieuse, etc...

 

 

Les grands mouvements de balancier de l'Histoire nuisent à la propagation de l'Art et du Savoir

 

Dans le cas ici évoqué du Camp d'Azelonde, ce site est connu depuis les Romains avec certitude. Qualifié à leur époque de "vigie" ou de "parvum castellum", les Romains avaient déjà noté que cet emplacement était stratégique localement puisque gouvernant et le partage des eaux vers les vallées environnantes (Harfleur et Etretat) et militairement puisque permettant de voir l'ennemi arriver de loin. Il était donc naturel d'y faire passer la voie romaine menant à Fécamp. Et nous en étions conscients dès 1838 ! (voir la rubrique Sources).

 

Les fouilles archéologiques autour de Criquetot l'Esneval, malheureusement très chaotiques ici comme ailleurs pour des raisons budgétaires, nous poussent découvertes après découvertes, encore plus loin dans la connaissance de notre passé que l'ère romaine.

 

Tout cela pour dire que si en 1838, nous savions déjà que ce site était important, à cette époque il était parfaitement concevable de sauver à moindre frais un manoir qui avait une importance historique bien plus récente, puisque témoignant de la puissance et de la vaillance de la famille d'un Baron et seigneur local, qui a non seulement laissé son nom au village, mais a aussi porté au plus haut niveau de l'Etat, ses compétences et son savoir faire aussi bien d'un point de vue militaire que diplomatique. Et c'est précisément la puissance et la renommée de cette famille qui lui a valu de voir "défiler" à Azelonde et des Ducs Vikings, et des Rois de France.

 

Malheureusement, le cas du Manoir d'Azelonde n'est qu'une illustration parmi des milliers d'autres, de la mauvaise connaissance de notre Histoire et de partis pris qui n'ont rien à voir avec la propagation du Savoir. Qui étudie l'Art et / ou l'Histoire sait à quel point les périodes instables dans l'Histoire ont nuit à la transmission aux générations suivantes de l'Art et du Savoir.

 

Bien avant la tempête de 1982, lorsqu'il y avait encore quelque chose à sauver, les Monuments Historiques avaient été interrogés pour savoir s'ils pouvaient contribuer au "sauvetage" de ce manoir normand chargé d'histoire(s). Il est probable que la "disparition" en 1910 de la "cheminée monumentale" portant les armoiries de François 1er et de Charles VII ait pesé lourd dans la réponse négative formulée à demi-mots à cette époque. Mais entre 1838 et 1909, il y a quand même eu 70 ans pour offrir une alternative à ce bâtiment, témoin historique de notre Région. Mais il est également vraisemblable que la "fraîcheur de 1789" poussait plus à démolir ce qui représentait l'Eglise ou la Noblesse, qu'à transmettre des témoignages aux générations futures d'une époque que le peuple voulait oublier au plus vite.

 

 

Le site du Camp d'Azelonde est rayé de la liste des sites des Monuments Historiques

 

C'est donc "en toute logique" qu'en novembre 2007, la DRAC de Haute-Normandie a pris la décision officielle, 25 ans après la tempête de 1982, de radier de la liste des Monuments Historiques quelque chose qui avait déjà physiquement disparu depuis 10 ans !

 

Ne subsite aujourd'hui à Criquetot de la famille d'ESNEVAL, hormis le nom du village, qu'un château privé du XVIIème siècle ayant certes appartenu à la famille d'ESNEVAL, mais au "passé" historique moins important sans comparaison aucune que le site du Camp d'Azélonde.

 

 

 

Ces photomontages sont apparus pour la première fois sur Manoir d'Azelonde.

 

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