Description du Manoir d'Azelonde

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Le manoir normand mais disparu d'Azelonde, datait du XVème siècle, 76280 Criquetot l'Esneval

Le Manoir d'Azelonde tel que décrit ci-après est la version construite en lieu et place de la Forteresse d'Azelonde, détruite pendant la Guerre de Cent Ans.

 

 

Description du Manoir d'Azelonde de son "vivant"

 

 

Cette description est extraite de :

 

"La Normandie monumentale et pittoresque - Seine-Inférieure - Première partie" dont vous trouverez les références complètes dans la rubrique Sources.

 

"Sa façade est en pierre, avec assises en silex noir taillé. Le premier étage se compose de panneaux de bois, avec meneaux posés en croix, corbeaux et corniches sculptés, sur lesquels on voit encore des traces de coloration. Son toit, à angle aigu, est aujourd'hui couvert en chaume, comme l'étaient d'ailleurs nombre de chefs-mois de fiefs importants.

A l'intérieur, le vieux manoir ne diffère guère des autres constructions féodales du XVème siècle que par certains détails d'ornementation, des poutres moulurées, des portes à plissés, à cintres surbaissés, avec chambranles sculptés, qui constituaient le seul luxe de l'époque. On y voit encore la prison, avec ses oubliettes, éclairée par une lucarne garnie de treillis en barreaux de fer, à demi rongés par les siècles, et qui sont restés là comme pour attester le droit de haute justice possédé par les anciens seigneurs.

La pièce principale, au rez-de-chaussée, est cette salle vaste et spacieuse dans laquelle les plus hauts personnages, et même nos anciens rois, vivaient en famille ; et qui, suivant un usage encore à peu près universel à la fin du XVIIème siècle, leur servait à la fois de chambre à coucher, de cabinet de travail, de salon de réception, de salle à manger et aussi de cuisine. La cheminée en était le principal et souvent unique ornement : c'était le foyer domestique. Sous ce rapport, celle d'Azelonde n'est pas la moins remarquable : elle mesure plus de trois mètres de largeur sur autant de hauteur. Sous son manteau le maître, la maîtresse, les enfants et les serviteurs pouvaient aisément trouver place : ces dimensions colossales auraient permis à Gargantua d'y faire rôtir un boeuf entier.

L'ornementation de cette cheminée, certaines dispositions rares, notamment la voussure ou l'encorbellement de sa partie supérieure, un système de suspension de lampe ancien et curieux, ont attiré l'attention des archéologues. L'un des plus éminents, Ruprich-Robert, a levé le dessin de ce monument, dont il fait remonter l'origine à la fin du XVème siècle. Il est du style gothique flamboyant qui caractérise la dernière époque de l'art ogival : les pilastres des extrémités du manteau semblent inspirés de l'art italien, et annoncent déjà l'avènement de la Renaissance.

Il n'est guère facile de reconstituer les armoiries des anciens seigneurs, écussons, médaillons ou emblèmes monarchiques, dont on voit encore les traces sur la première traverse en pierre : elles ont été détruites sous la Terreur, ou plus vraisemblablement à l'époque des Guerres de Religion.

Non loin du manoir s'élevait jadis le colombier, privilège et marque distinctive des terres seigneuriales. Le colombier a disparu à l'abolition du droit de fuye : déjà sous Louis XIV, il avait donné lieu , devant le Parlement de Rouen, à un procès épique entre les héritiers d'Azelonde et le seigneur de Mondeville.

A l'ouest et à une centaine de mètres du manoir, sur le bord du chemin de Mondeville, ancienne voie de communication de Criquetot à Montivilliers, on retrouverait encore les vestiges d'un antique retranchement, élevés par les premiers conquérants de la Normandie, et peut-être par le chef d'une station romaine. Il occupait la ligne de faîte même du Pays de Caux, et ses eaux se déversaient au nord dans le vallon d'Etretat et au sud dans celui d'Harfleur, qu'il commandait. D'après un aveu de 1561, qui en donne la désignation, il couvrait une surface de treize acres. Il renfermait le petit "boys d'Azelonde", qui a été défriché en 1850, et il était clos par des fossés avec revêtement en pierre de taille, qui ont été définitivement comblés en 1854. Toutefois on voit encore dans sa partie nord une sorte de fosse ou bas-fond, désignée par les fermiers actuels sous le nom de "cimetière aux Huguenots" : ce qui indique assez que ces lieux ont été le théâtre de luttes sanglantes pendant les guerres de religion."

 

 

Une pièce historique et maîtresse du Manoir vendue

 

Comme vous l'aurez remarqué, la description de la monumentale cheminée occupe plus d'un paragraphe à elle seule. Cette cheminée n'a pas disparu avec les ruines du Manoir d'Azelonde. Elle a été démontée et vendue en 1910, environ 10 000 Francs de l'époque, à un riche propriétaire d'Etretat.

 

 

La seule et unique vue que l'on connaisse du Manoir d'Azelonde

 

Le Manoir d'Azelonde vers 1905

 

Malheureusement toutes les Cartes Postales Anciennes (CPA) représentant ce manoir ont toutes été prises sous le même angle et entre 1900 et 1910.

 

 

 

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